(Publié par Frédéric Belnet , le 22 juillet 2013)
En savoir plus: http://www.maxisciences.com/bonobo/chez-les-bonobos-les-femelles-ont-souvent-le-dernier-mot_art30193.html
Copyright © Gentside Découvertes
Publiant leurs travaux dans la revue Behavioral Ecology and Sociobiology, des chercheurs allemands ont étudié les modalités des conflits entre mâles et femelles chez une population de bonobos sauvages de la République démocratique du Congo. Certaines théories suggèrent que, chez les bonobos, la (relative) dominance des femelles est facilitée par leur faculté de former des coalitions ; ou que, les femelles préférant les mâles pacifiques, l’agressivité masculine aurait été disqualifiée en tant que caractère au cours de l’évolution. Pour creuser la question, des chercheurs de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire ont mené une vaste étude en République démocratique du Congo.
Deux bonobos adultes – Pan paniscus |
Baptisée LuiKotale bonobo project, elle a consisté à observer les conflits intersexuels dans une communauté de bonobos près du Parc national de la Salonga. L’équipe a ainsi découvert que seuls deux facteurs ont une influence significative sur l’issue et le résultat de ces conflits : l’instinct maternel et l’attractivité sexuelle. Chaque fois que les femelles – souvent seules, mais parfois en groupe – défendent leur progéniture contre l’agressivité des mâles, ces derniers capitulent. Mais – plus intéressant encore – les femelles sont plus susceptibles de gagner les conflits contre les mâles durant les périodes où elles présentent des gonflements (fessiers) indiquant leur état de fécondité sexuelle élevée. « Dans ces situations, d’autre part, les mâles agressent moins souvent les femelles, ce qui diffère de ce qui se passe chez les chimpanzés, nos autres parents vivants les plus proches », a précisé le Dr Martin Surbeck, auteur principal de l’étude. Chez les bonobos, la sexualité féminine est donc fortement impliquée dans les mouvantes relations de dominance entre les sexes. (crédits photo : la Vallée des singes)